Nouvel album d’Alicia Keys en 2021 – Keys

Notre chronique sur le nouvel album d'Alicia Keys - Keys en 2021


Le nouvel album d’Alicia Keys (et son huitième album), qui fait suite à l’album Alicia de 2020 – riche en invités – est une bête étrange. Il s’agit d’un double album de 26 titres, dont la première face comprend une suite de chansons (appelées Originals) qui mettent en valeur un son plus dépouillé, basé sur le piano, tandis que la face Unlocked propose des reprises plus musclées, à tendance hip-hop, coproduites par Mike Will Made It. Il s’agit d’un concept intriguant qui, lorsqu’il fonctionne, offre un aperçu du processus créatif d’un artiste, mais qui, lorsqu’il ne fonctionne pas, ressemble à un pari raté.

Keys, le nouvel album d’Alicia Keys, est une expérience à haut concept, le genre de projet introspectif et conscient de soi qui a émergé pendant la pandémie. À l’instar de la décision d’Alicia Keys de ne plus se maquiller en public, l’album est en partie une réaction contre la perfection factice et superficielle. « J’avais l’habitude de vivre cachée dans un déguisement », chante-t-elle dans « Plentiful », une affirmation de foi religieuse et de foi en elle-même qui ouvre l’album.

Keys expose également les options dont dispose un musicien du 21ème siècle, les innombrables modifications et variations numériques. Il s’agit d’un double album de 26 chansons, dont huit apparaissent deux fois.

Y a quoi sous le capot de Keys, le nouvel album d’Alicia Keys en 2021

Les chansons elles-mêmes explorent le désir, l’amour et la solitude. Tout au long de sa carrière, Keys a mêlé le personnel et le politique, invoquant souvent la force et la détermination d’une femme. Mais dans la majeure partie du nouvel album d’Alicia Keys, elle joue le rôle d’une femme sous l’emprise de ses sentiments, tour à tour connectée, en manque d’affection, amoureuse, généreuse, désolée, jalouse et, finalement, en voie de guérison.

La moitié Originals de l’album promet de l’intimité. Contrairement à son album de 2020, Alicia, qui impliquait des dizaines de collaborateurs, « Keys » ne fait généralement appel qu’à une poignée de musiciens pour chaque chanson. Il y a toujours beaucoup d’illusion audio dans ses versions Originals, avec des samples (comme le battement de tambour de Sade dans « Best of Me »), des chœurs multipistes et des effets sonores.

Pourtant, ces chansons évoquent résolument de petits espaces privés, tandis qu’elle chante à travers des émotions contradictoires. Dans la larmoyante « Dead End Road », elle tente désespérément de sauver une relation qui bat de l’aile, faisant allusion à Aretha Franklin dans un appel-réponse de style gospel avec une chorale qui semble venir de l’intérieur de sa propre tête, l’encourageant toujours à « essayer de réussir ».

On continue le nouvel album d’Alicia Keys, et dans « Only You », l’artiste déclare « I am nothing without you here » sur des accords de piano magnifiques, le tempo fluctuant comme si chaque ligne lui venait sur le moment, bien qu’un groupe finisse par la rejoindre. Et dans « Is It Insane », Keys est au piano, menant un trio de jazz à travers des accords complexes alors qu’elle chante l’obsession d’un ex, approfondissant le grain de sa voix comme une Nina Simone des temps modernes alors qu’elle supplie, « Take away the pain ».

Les chansons de Unlocked replacent Keys dans la pop actuelle. Après une intro vaporeuse, la deuxième version de « Only You » annonce le changement avec un rythme soutenu et des morceaux de piano et de voix découpés numériquement, accompagnés d’effets sonores, notamment des sirènes et un coup de feu.

C’est un signe de ce qui est à venir : des rythmes plus forts, des phrases vocales qui deviennent des accroches, des apparitions d’invités (comme un Lil Wayne nonchalant sur « Nat King Cole », une chanson qui défie son auditeur de devenir « inoubliable »).

Les chansons de Unlocked, la 2ème partie du nouvel album d’Alicia Keys poussent la voix de Keys vers l’avant, avec une concentration plus aiguë. Ils permettent à Keys de se pavaner avec assurance lorsqu’elle apprécie la romance dans « Skydive » et « Love When You Call My Name », et ils font passer « Old Memories », une chanson aux accents des années 1950 sur ce que la musique peut déclencher, du regret à la résilience.

Mike Will déploie également de petites interjections en arrière-plan – une bribe de voix, une fleur de saxophone, une poignée de notes de guitare pincées – pour attirer l’attention de manière ingénieuse et quasi subliminale.

Notre avis sur le nouvel album d’Alicia Keys ? Comme très souvent dans ce genre de double album, le pari est risqué et le résultat est assez inégal. S’il y a de très bons titres, Keys ne restera pas comme l’un des tout meilleurs albums de la chanteuse. Si les deux faces de Keys sont plaisantes, elles ne s’adressent pas au même public.

Ecoutez ici Keys d’Alicia Keys

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