Nouvel album d’Arcade Fire en 2022 – We

Découvrez notre chronique sur le nouvel album d'Arcade Fire en 2022 - We

WE, le nouvel album d’Arcade Fire, le premier en près de cinq ans, semble un peu mince à première vue. Comparées aux 64 minutes de The Suburbs ou aux 75 minutes de Reflektor – sans parler de l’édition deluxe de 102 minutes de ce dernier – les 40 minutes du nouvel album semblent particulièrement maigres. En fait, sans compter les singles ou la bande originale de HER, ces sept titres constituent la plus courte sortie du groupe canado-américain depuis son premier EP de 33 minutes en 2003.

Certains pourraient penser qu’un groupe – surtout s’il est aussi bien accueilli commercialement et par la critique – devrait avoir plus à offrir après une demi-décennie d’absence. Cependant, le nouvel album d’Arcade Fire WE ne montre aucun signe d’avoir été jeté pour une bouchée de pain. Entre la production épurée de l’album et ses chansons claires et directes, on a l’impression que Win Butler, Régine Chassagne et les autres ont pris le temps de trouver exactement quoi dire et comment le dire.

Y a quoi sous le capot de We, le nouvel album d’Arcade Fire en 2022 ?

Arcade Fire divise le LP en faces et sections. La première face, intitulée « I », se concentre sur le désespoir pas si tranquille de la vie pendant le COVID-19 et en plein changement climatique. La deuxième face, « We », appelle à l’unité, à la guérison et à la persévérance face à ce désespoir.

La face « I » commence par le thème « Age of Anxiety I ». Sur un piano doux et plaintif, Butler se lamente sur notre « époque actuelle où personne ne dort », peu importe la quantité de télévision que nous regardons ou le nombre de pilules que nous prenons.

Le deuxième morceau, « Age of Anxiety II (Rabbit Hole) », montre Butler et Chassagne en train d’essayer à nouveau le confort des créatures de l’ère moderne. « Heaven is so cold », soupire-t-il, et les synthés et le rythme robotique ne font rien pour apaiser son désespoir.

La face « I » se termine par le sombre « End of the Empire I-IV ». Le piano, la guitare acoustique et le synthétiseur se rassemblent alors que Butler médite sur le déclin et la chute de l’empire américain. Le rythme solennel et quelques cordes donnent au morceau une atmosphère funèbre.

Le premier single de l’album, « The Lightning I, II », donne le coup d’envoi de la partie « We ». Le grattage de Butler annonce la fin de la partie sombre de la première face. « Nous pouvons y arriver si tu ne me laisses pas tomber/je ne te laisserai pas tomber », promet-il.

Vient ensuite « Unconditional I (Lookout Kid) », aux accents folk, dans lequel Butler offre sa solidarité à tous les jeunes qui devront se frayer un chemin dans ce monde désordonné. « Fais confiance à ton corps/ Tu peux danser, tu peux te secouer », dit-il. Le rythme enjoué et trépidant les encourage à le faire.

Sur « Unconditional II (Race and Religion) », Chassagne promet une dévotion sans faille sur un groove sensuel. « You and me/ Could be we », roucoule-t-elle. On peut d’ailleurs lire cela de manière romantique ou politique.

Le nouvel album d’Arcade Fire WE se termine par la chanson titre, sobre et lumineuse. « I wanna get well, I wanna get free/ Would you wanna get off this ride with me ? » demande Butler. Les guitares acoustiques qui résonnent laissent entrevoir les merveilles qui attendent l’auditeur s’il dit oui. On aurait bien plus encore de la part du groupe ; les fans seront ravis de cet album mais resteront à coups surs sur leur fin.

Ecoutez ici We d’Arcade Fire

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