Place maintenant à notre avis sur le nouvel album de Christine and the Queens en 2023, PARANOÏA, ANGELS, TRUE LOVE. l’auteur-compositeur-interprète français Christine and the Queens n’est pas du genre à se laisser enfermer dans une case. L’artiste choisit plutôt de s’exprimer par la théâtralité, l’authenticité et l’expression de soi. L’année dernière, Redcar les adorables étoiles, opératique et fantastique, s’est avéré être le prélude à PARANOÏA, ANGELS, TRUE LOVE.
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Ce nouvel album est plutôt une recherche intensive de l’âme. C’est une lettre d’amour à la fois à un amant et à l’artiste (née Héloïse Letissier) dans le sens d’une révélation. Il a l’air d’un réveil dans une ancienne cathédrale d’un autre monde. La flamboyance des années 80, thème et inspiration récurrents dans la musique de Christine and the Queens, est toujours présente ici, mais elle est présentée d’une manière radicalement différente de celle de l’album précédent.
Y a quoi sous le capot de PARANOÏA, ANGELS, TRUE LOVE le nouvel album de Christine and the Queens en 2023 ?
Reprenant le personnage de Chris (et non plus de Christine), la voix de Letissier est tantôt céleste et douce, tantôt robotique et obsédante. Mais ce qui transparaît, c’est l’émotion incandescente, ce qu’il sait faire en tant qu’artiste. Cette émotion est d’autant plus forte que l’album est souvent dépouillé, comme sur « Flowery Days ». Sur cette chanson, les seuls instruments qui accompagnent le chant sont un simple piano et des percussions. Il laisse le chant de Chris prendre le devant de la scène, en superposant parfois plusieurs pistes vocales.
Le premier single du nouvel album de Christine and the Queens, « To be honest », ne fait pas exception à la règle. Chris utilise sa vulnérabilité pour raconter une histoire sur la recherche de puissance dans les moments d’insécurité, et sur la facilité avec laquelle on peut se perdre lorsqu’on se sent petit.
La chanson passe sans transition à l’avant-dernière chanson « I feel like an angel », un retour glacial, joyeux et triomphant au son des années 80 qui a fait la réputation de Chris.
Madonna apparaît sur trois titres : « Angels crying in my bed », « I met an angel » et « Lick the light out ». Sa forte présence contrebalance admirablement l’énergie de Chris, et c’est un doux clin d’œil à la vidéo virale où ils dansaient tous les deux sur scène à Paris en 2015. En fait, certaines chansons de cet album évoquent Madonna de l’ère Ray-of-Light avec leur légèreté et leurs synthés légers. Bjork semble être une autre influence.
L’artiste du New Jersey 070 Shake apparaît également sur deux chansons, dont le single « True Love », où elle et Chris explorent comment aimer à travers la musique elle-même, aux côtés d’une bande-son profonde de Mike Dean, qui a coproduit l’album avec Letissier.
« Tears can be so soft », également un single du nouvel album de Christine and the Queens, est une chanson downtempo sensuelle et addictive dans le style des années 90. La ballade évoque le manque et le souvenir des choses passées et futures, ainsi que le pouvoir curatif des larmes : « Les larmes sont si douces/Quand on s’y plonge/Qu’on les laisse voguer ».
Le plus souvent, Christine and the Queens a abordé la question de l’identité de genre et de la sexualité dans sa musique. Sur PARANOÏA, ANGELS, TRUE LOVE, on voit Chris utiliser le processus artistique comme un moyen d’explorer l’identité en tant que construction, et devenir plus que son moi physique, sauter dans l’eau et se débarrasser de tout ce qui était pour son bien personnel – et pour l’art, bien sûr.
Notre avis sur le nouvel album de Christine and the Queens, PARANOÏA, ANGELS, TRUE LOVE ? Cet album (tout comme Redcar) s’inspire de la pièce « Angels in America » de Tony Kushner, qui met l’accent sur la perte et les troubles politiques et sanitaires liés à l’épidémie de sida. Tout comme la pièce, l’album est divisé en trois parties distinctes, chacune composée de sept chansons (à l’exception de la dernière partie, qui en compte six). C’est un chapitre brut et dépouillé de l’histoire de Christine and the Queens, qui nous donne une représentation de l’expérience humaine – l’expérience de Chris.
Léo Delcourt est le rédacteur en chef du site meilleurs-albums.com, une plateforme incontournable pour les passionnés de musique et les mélomanes en quête des meilleurs albums de tous les genres. Né à Lyon en 1990, Léo a grandi entouré de musique, influencé par un père guitariste et une mère collectionneuse de vinyles rares. Après avoir obtenu un diplôme en musicologie et journalisme culturel, il a débuté sa carrière en tant que critique musical freelance pour plusieurs magazines spécialisés. En 2018, il rejoint meilleurs-albums.com, où son approche passionnée et analytique de la musique a permis au site de se hisser parmi les références en matière de critiques d’albums, d’analyses de tendances musicales et de recommandations