Place à notre avis sur le nouvel album de Duran Duran en 2023, Danse Macabre. Mariages, réveillons du Nouvel An et Halloween : peu de fêtes sont aussi sacrées lorsqu’il s’agit d’élaborer une playlist pour une occasion spéciale. Il n’est donc pas surprenant qu’un groupe de gars qui se déguisent et sortent en public depuis les années 80 aiment ces dernières. Sur Danse Macabre, les New Romancers Duran Duran jouent les DJ avec un mélange de reprises de tubes pop, de reprises saisonnières de leurs propres chansons et de trois nouveaux titres pour votre fête d’Halloween.
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Danse Macabre, qui est né d’un spectacle d’Halloween donné par Duran Duran il y a un an, est un divertissement amusant qui n’essaie pas d’en faire trop. C’est un disque agréable à écouter du début à la fin, avec des choix de chansons qui ne sont pas toujours évidents mais qui s’accordent parfaitement dans ce contexte et avec ces arrangements. Entendre Simon Le Bon, John Taylor, Nick Rhodes et Roger Taylor recréer des succès de Billie Eilish (autre chose que « Bad Guy », pas moins !) et des Rolling Stones, c’est comme s’injecter du sucre brut dans les oreilles.
Y a quoi sous le capot de Danse Macabre le nouvel album de Duran Duran en 2023 ?
« Bury Your Friend » commence par des synthés staccato (pensez à la musique de château de « Super Mario World ») et débarrasse la chanson de ses percussions angoissantes en faveur d’une pulsation douce et pleine de groove. Ensuite, le groupe retourne la chanson avec une jam dance pop des années 80. Il est d’autant plus agréable de constater que cette chanson est interprétée par le guitariste Andy Taylor, qui se bat actuellement contre un cancer de la prostate de stade 4.
Les synthétiseurs ressemblant à des clavecins sur « Paint It Black » donnent à la chanson des Stones une touche gothique et glitch, aux côtés de la section rythmique trépidante du batteur Roger Taylor et du bassiste John Taylor, avec Andy Taylor (sans lien de parenté avec les autres Taylor) qui riffe, troquant le blues rock des Stones pour le son pop caractéristique de DD. Les choristes Anna Ross (qui a tourné avec Duran Duran pendant près de 20 ans) et Rachael O’Connor, chanteuse d’Irlande du Nord, apportent des harmonies mélodiques.
Suit une adaptation d’un classique de Rick James. « Super Lonely Freak » démarre avec une voix modulée et robotique avant de passer à quelques couplets de « Lonely In Your Nightmare » (extrait de Rio, 1982), qui se fondent ensuite dans « Super Freak ». On a l’impression qu’il s’agit d’une découverte accidentelle du groupe, qui l’a ensuite conservé dans ses concerts.
L’autre reprise du nouvel album de Danse Macabre qui a fait couler beaucoup d’encre est celle de « Psycho Killer » des Talking Heads. Dans le contexte de cet album, elle est transformée en un véritable banger disco. Simon Le Bon change sa voix sur les couplets, en hommage à David Byrne.Le groupe est rejoint par la bassiste de Måneskin, Victoria De Angelis, qui se joint également aux autres femmes pour chanter. Il y a également quelques cordes mélodieuses qui ne sont pas présentes ailleurs sur l’album.
Les autres reprises sont le tube de 1977 du producteur disco français Cerrone « Supernature », « Ghost Town » des Specials et « Spellbound » de Siouxsie and the Banshees. La première semble également faire un clin d’œil à « Thriller » de Michael Jackson dans ses premiers instants, mais c’est ensuite une interprétation relativement fidèle, bien que plus musclée. Nile Rodgers, un bon ami du groupe, ajoute ici son style de chucking caractéristique, mais il n’est pas exagéré, et la chanson est l’une des nombreuses de l’album produites par Josh Blair. M. Hudson s’occupe de la production des autres chansons.
« Spellbound » abandonne l’urgence post-punk de la chanson originale pour la dramaturgie épurée de DD, tandis que la reprise de The Specials ne se débarrasse pas de toutes les vibrations ska ou reggae de l’original. Avec son intro et son thème effrayants, la chanson était destinée à faire partie du nouvel album.
L’album démarre avec l’une des chansons réimaginées de Duran Duran, « Nightboat ». L’original, tiré de l’album éponyme de 1981 du groupe, était déjà très effrayant, mais ici Blair augmente les synthés aux sonorités extra-terrestres et la réverbération aérienne, ce qui lui confère un niveau supérieur. « Love Voudou » (à l’origine « Love Voodoo » de 1993) remplace la section rythmique datée de cette chanson par des cordes symphoniques et un groove rétro rebondissant. Elle est également remarquable pour l’apparition de l’ex-membre de Duran Duran Warren Cuccurullo, qui avait remplacé Andy Taylor dans les années 90.
Le nouvel album de Duran Duran comporte trois titres entièrement nouveaux, dont deux sont sortis en single. Le grind sinistre et industriel de « Danse Macabre » est la meilleure chanson que Duran Duran ait sortie au cours des dix dernières années. Les percussions décalées, les cliquetis métalliques et les claquements de mains, avec Cuccurullo à la guitare, sont prêts à être chantés.
La tracklist de Danse Macabre
- Nightboat
- Black Moonlight
- Love Voudou
- Bury A Friend
- Supernature
- Danse Macabre
- Secret Oktober 31st
- Ghost Town
- Paint It Black
- Super Lonely Freak
- Spellbound
- Psycho Killer
- Confession in the Afterlife
Ecouter Danse Macabre de Duran Duran
Léo Delcourt est le rédacteur en chef du site meilleurs-albums.com, une plateforme incontournable pour les passionnés de musique et les mélomanes en quête des meilleurs albums de tous les genres. Né à Lyon en 1990, Léo a grandi entouré de musique, influencé par un père guitariste et une mère collectionneuse de vinyles rares. Après avoir obtenu un diplôme en musicologie et journalisme culturel, il a débuté sa carrière en tant que critique musical freelance pour plusieurs magazines spécialisés. En 2018, il rejoint meilleurs-albums.com, où son approche passionnée et analytique de la musique a permis au site de se hisser parmi les références en matière de critiques d’albums, d’analyses de tendances musicales et de recommandations