Notre avis sur le nouvel album de Bad Bunny en 2025

Le nouvel album de Bad Bunny est comme un passeport pour Porto Rico, rempli de rythmes festifs, de réflexions poignantes et d’un sens inégalable de la fierté culturelle.

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DeBÍ TiRAR MáS FOToS (« J’aurais dû prendre plus de photos »), son huitième album, fusionne magistralement des sons afro-puerto-ricains traditionnels avec des éléments modernes, tels que des rythmes lourds de synthétiseurs, tout en restant fidèle à l’instrumentation live, jouée à la main, qui est au cœur de l’album. L’attention portée aux détails des rythmes et de l’instrumentation live sonne comme une lettre d’amour à l’île.

Ecoutez l’album en lisant notre chronique :

Qu’y a-t-il sous le capot de DeBÍ TiRAR MáS FOToS, le nouvel album de Bad Bunny en 2025 ?

Avant la sortie de l’album, Benito Martínez Ocasio a lancé un jeu en ligne, révélant les coordonnées de chaque chanson de la liste. Les fans se sont emparés de Google Maps, cherchant des indices et transformant les débuts de l’album en une chasse au trésor mondiale.

Le voyage commence en fanfare avec « NUEVAYoL », un clin d’œil subtil à Frida Kahlo. Son ouverture éthérée se transforme progressivement en un dembow percutant, où la salsa et la bomba s’entrechoquent dans une déclaration sonore de la résilience des Boricuas – qui respectent la tradition sans jamais la laisser s’essouffler.

Le reggaeton old-school de Porto Rico revient sur « EoO », canalisant les kicks dembow classiques du genre et les hooks audacieux pour un jam nostalgique mais tourné vers l’avenir. Puis vient le titre « DtMF », qui confirme la mission du nouvel album de Bad Bunny de plonger les auditeurs dans l’essence de son île. Il joue avec la nature éphémère des souvenirs, une idée propulsée par un refrain rauque qui déborde de fierté.

« VOY A LLeVARTE PA PR » est plein de fierté portoricaine. Le morceau évoque la chaleur de la brise avant qu’un changement rythmique soudain ne le fasse basculer dans une fête à plein régime.

Ensuite, « BAILE INoLVIDABLE » ralentit les choses avec une intro contemplative, soutenue par une voix off résonnante qui insiste sur le fait qu’il faut profiter de chaque instant tant qu’il est possible de le faire. Très vite, la chanson éclate dans une salsa entraînante. « Tu m’as appris à aimer/ Tu m’as appris à danser », chante Bad Bunny.

La réflexion, souvent axée sur la nature éphémère des souvenirs, se poursuit sur « PERFuMITO NUEVO », où l’on entend la voix délicate de l’auteur-compositeur-interprète portoricain RaiNao avant que Bad Bunny n’intervienne pour partager sa vulnérabilité et dire que, parfois, la méditation semble impossible et qu’il est plus facile d’éviter.

Tout comme le titre du morceau (qui signifie « nouveau petit parfum »), les notes de tête des harmonies de RaiNao se marient parfaitement avec les notes de fond régulières d’Ocasio.

Passant de l’introspection à la romance, « WELTiTA » baigne les auditeurs dans un groove ensoleillé. La légèreté qui s’en dégage rappelle quelque peu Un Verano Sin Ti de 2022. Promettant « una weltita » (un tour, une promenade) autour de la plage, il rayonne de chaleur et d’affection, ancré par les tours de chant de l’artiste invité Chuwi.

« VeLDA » démarre sur les chapeaux de roues, avec une synergie qui fait de ce titre un favori instantané des fans. Les invités Dei V et Omar Courtz jouent l’un avec l’autre, élevant le style de Bad Bunny à de nouveaux sommets.

La fête prend ensuite un virage à gauche avec « EL CLub », qui superpose des synthés de musique house aux sons de guitare afro-puerto-ricains de la plena. Un côté emo souligne la nostalgie de ce morceau. Dans ses précédents albums, Bad Bunny s’appuyait davantage sur la trap ou le reggaeton grand public, mais sur celui-ci, il semble vouloir repousser les limites musicales sans perdre de vue ses racines.

On poursuit la découverte du nouvel album de Bad Bunny avec le mélancolique « KETU TeCRE ». La tristesse atténuée d’Ocasio, presque monotone, fait écho à ses pensées conflictuelles. « Tu n’étais pas comme ça quand je t’ai rencontré », chante-t-il, exprimant à la fois le chagrin d’amour et la désillusion. Depuis X100Pre en 2018, Bad Bunny a partagé ses hauts et ses bas émotionnels avec ses fans, et cet album ne fait pas exception. La fin abrupte et feutrée laisse un sentiment persistant de méfiance – un aveu de l’ampleur des changements.

Une brume rêveuse enveloppe ensuite « BOKeTE », qui dérive entre le chant et la parole, confrontant des vérités brutales (« You are lovely, but you like to lie ») et mettant en garde contre les regrets qui viennent avec le temps.

« TURISTA » conserve une ambiance douce et introspective, ses lignes de guitare langoureuses et son ton mélancolique évoquant l’observation tranquille d’un voyageur du monde. Mais « CAFe CON RON » (avec le groupe portoricain Pleneros de la Cresta) change rapidement de vitesse, martelant un appel et une réponse jubilatoires qui débordent de la pulsation de la salsa et du cœur communautaire de la musique de l’île. En revanche, « LO QUE LE PASO A HAWAii » est une mise en garde contre l’effacement culturel, exhortant les auditeurs à garder leurs racines vivantes et à célébrer leur héritage plutôt que de le laisser s’effacer.

Comme la majorité des chansons de l’album, « La MuDANZA » a une tonalité réflexive. Bad Bunny tisse son chant dans un cadre salsa qui brosse des portraits vivants des personnes qui ont façonné sa vie. C’est poignant et très dansant.

Le nouvel album de Bad Bunny se termine par l’inoubliable « PIToRRO DE COCO », sans doute son morceau le plus fort. Les mélodies et la chaleur réconfortante de la voix de Bad Bunny évoquent le tourbillon d’une parra de vacances.

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