Chronique du nouvel album de Leon Bridges, Leon en 2024

Notre avis sur le nouvel album de Leon Bridges en 2024, Leon

Place à notre avis sur le nouvel album de Leon Bridges, Leon. L’album 2021 de Leon Bridges, Gold-Diggers Sound, s’appuyait sur le feeling soul de ses deux premiers albums et y ajoutait de nouveaux éléments électroniques, ce qui en faisait une œuvre passionnante et fraîche.

Avec son nouvel album éponyme, Leon, il est revenu aux sonorités plus traditionnelles de ses premiers albums, cette fois avec un nouveau sentiment de sagesse et de plénitude, ainsi qu’un son acoustique plus raffiné que jamais.

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Qu’y a-t-il sous le capot de Leon, le nouvel album de Leon Bridges ?

Les accords de piano qui ouvrent le nouvel album de Leon Bridges sur « When A Man Cries » semblent pleurer eux-mêmes, avec une intensité riche qui fait immédiatement taire le monde extérieur. Quelques notes de guitare acoustique permettent à la chanson de monter progressivement en puissance, mais elle s’accélère vraiment lorsque les percussions interviennent un peu après deux minutes.

Sa voix tendre et pleine d’âme s’intègre parfaitement à ce morceau triste – et à presque tous les autres morceaux. Il n’est jamais ennuyeux mais jamais excessif dans sa livraison, pleine d’aspiration subtile et de courses impressionnantes.

« Cadillacs, blue denim/ Making love on a beach in the morning », chante Bridges sur “That’s What I Love”, avant de continuer à énumérer d’autres joies de sa vie dans la même veine que le tube de Bruno Mars “That’s What I Like”. Ses spécificités, comme « I love how she flies like a bird » , font que la liste des plaisirs en vaut la peine, accompagnée par des nappes de cordes orchestrales fantaisistes.

On poursuit l’écoute du nouvel album de Leon Bridges avec le single « Laredo », qui avec ses grattements de guitare décontractés, ses ornements de bois et son influence latine unique, se distingue non pas par une déclaration audacieuse, mais plutôt par les meilleurs aspects du style décontracté de Bridges – et par son accroche contagieuse.

« Play me something downtempo/ Low-key and rocksteady », chante Bridges dans le refrain, à la fois partie intégrante de son récit et description précise de “Laredo”.

Sur « Panther City », il évoque son amour pour Fort Worth, au Texas, où il a grandi. En plus de quelques percussions et d’un modeste solo de guitare, la simplicité caractéristique de Bridges facilite sa narration. « All the crackheads and prostitutes on Rosedale/ My father said go straight home », chante-t-il, sans jamais effacer les aspects les plus sombres de sa ville, mais en exprimant clairement son affection pour l’endroit qu’il considère comme son chez-soi.

La maturité et la satisfaction continuent de briller sur la chaleureuse « Ain’t Got Nothin’ On You », aux accents de Jack-Johnson, et sur la céleste « Simplify », la première ballade à part entière de l’album.

La musique de Bridges est toujours sereine sans jamais perdre en intensité émotionnelle, et sa combinaison d’éléments new et old soul avec des performances authentiques rend chaque chanson apparemment intemporelle.

« Peaceful Place », qui démarre avec un motif de batterie amusant tout en conservant la sérénité constante du nouvel album de Leon Bridges, dépeint l’image de l’artiste chantant dans un état de pure félicité. Sa voix est saturée d’âme et de réconfort. Lorsqu’il chante « I’m in a peaceful place », on sent qu’il le pense vraiment.

Le twang décontracté de « Can’t Have It All » fait ressortir les cordes constantes de l’album aux accents country, sous la forme d’une ballade tranquille faite pour les trajets paisibles ou les bains de soleil dans un hamac. « The clocks laughing in my face/ Sounds like you ain’t gonna call / But you can’t have it all», chante-t-il. C’est mélancolique et brut, avec un sentiment de douleur persistante et de remords, mais c’est aussi mature et en paix.

« Ghetto Honeybee » prend une tournure inattendue, au-delà de la sensualité explorée précédemment : «I wanna feel your sting/ Your body on my body’s where you belong/ Let me whisper freaky things on the phone.». Certains choix de mots (« freaky ») semblent maladroitement déplacés dans le contexte de ce disque mature, mais à part ces quelques moments surprenants, son regard émerveillé sur l’amour s’accorde bien et sonne doux comme de la gomme.

Après des chansons avec beaucoup de guitares, le dernier morceau « God Loves Everyone » revient à l’accompagnement simple au piano du premier morceau, avec des cordes cinématiques en fondu à la fin. Simple et sincère, c’est la bonne façon de terminer ce nouvel album de Leon Bridges.

Notre avis sur le nouvel album de Leon Bridges, Leon ?

L’album sert à définir ce que Bridges fait de mieux : de la soul à la guitare avec des voix comme du beurre et une appréciation des petits bonheurs de la vie. C’est exactement ce qu’un album éponyme devrait être.

Ecouter Leon

Auteur/autrice : Edouard

Léo Delcourt est le rédacteur en chef du site meilleurs-albums.com, une plateforme incontournable pour les passionnés de musique et les mélomanes en quête des meilleurs albums de tous les genres. Né à Lyon en 1990, Léo a grandi entouré de musique, influencé par un père guitariste et une mère collectionneuse de vinyles rares. Après avoir obtenu un diplôme en musicologie et journalisme culturel, il a débuté sa carrière en tant que critique musical freelance pour plusieurs magazines spécialisés. En 2018, il rejoint meilleurs-albums.com, où son approche passionnée et analytique de la musique a permis au site de se hisser parmi les références en matière de critiques d'albums, d'analyses de tendances musicales et de recommandations