Les meilleures chansons de Marianne Faithfull

Place à notre classement des meilleures chansons de Mzrianne Faithfull. Marianne Faithfull a débuté en 1964 comme l’une des voix les plus prometteuses de la British Invasion. Le manager des Rolling Stones, Andrew Loog Oldham, la découvre, ce qui amène Mick Jagger (qui deviendra son partenaire romantique) et Keith Richards à collaborer à son premier single, « As Tears Go By ». Musicalement, cependant, elle était loin des Stones, possédant un soprano frémissant sans effort qui imprégnait sa pop baroque chargée de cordes d’un mysticisme nébuleux et folklorique.

À la fin des années 60, sa production commerciale s’est pratiquement arrêtée. Au cours de la décennie suivante, la laryngite, la toxicomanie et la dépression ont eu raison du talent naissant de la chanteuse. Après une période difficile bien documentée, elle revient avec Broken English, l’album le plus lourd sur le plan thématique et le plus influent sur le plan artistique de sa carrière.

Ce chef-d’œuvre de 1979 s’inspire des mouvements post-punk et synth-pop naissants pour dresser le portrait sardonique d’une survivante usée par le monde, trop avisée pour demander de la pitié et trop blasée pour penser qu’elle est la seule à s’être fait griller par l’optimisme des années 60.

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Notre top 10 des meilleures chansons de Marianne Faithfull

10 – With You In Mind

Sur son dernier album des années 60, Faithfull a produit cette méditation froide, vive et mystérieuse sur la séparation romantique – sous la plume de Jackie DeShannon, rien de moins.

Comme Joan Baez chantant « Silver Dagger », Faithfull drape subtilement « With You In Mind » d’un sens de la temporalité libidineuse et de l’impermanence ; dans cette chanson, il semble qu’elle s’éloigne de l’attention même si elle fait de son mieux pour ne pas s’en préoccuper.

9 – In My Own Particular Way est l’une des meilleures chansons de Marianne Faithfull

En milieu de carrière, Faithfull pouvait parfois sembler découragée dans sa lassitude du monde, mais sur Negative Capability, triomphe de fin de carrière de 2018 (coproduit par Warren Ellis des Bad Seeds), elle semble étrangement en paix, même sur un plaidoyer obsédant et sombre comme « In My Own Particular Way » – elle aimerait que quelqu’un l’aime selon ses propres termes, mais si cela ne se produit pas, elle se tiendra toujours aussi résistante et impassible que d’habitude.

« I know I’m not young and I’m damaged/ But I’m still pretty, kind and funny » semblerait mélancolique de la part de la plupart des gens, mais de la bouche de Faithfull, c’est purement une déclaration de fait.

8 – Strange Weather

Sur l’album éponyme de 1987, Faithfull reprend cette composition de Tom Waits et la transforme en cabaret de Weimar. Au début, l’accordéon de Garth Hudson semble entrer et sortir, mais très vite, l’enregistrement entier ressemble à un morceau à moitié oublié, assemblé au milieu d’une gueule de bois matinale, présidé par une chanteuse râpeuse qui existe juste en dehors des frontières du temps.

7 – Go Away From My World

Commençant innocemment avec un riff de clavecin, un rythme de tambourin et des cordes douces, Faithfull prend ce qui pourrait être un morceau bénin de pop baroque et le transforme en une ode tranquillement confiante à la solitude au lieu de se contenter de quelqu’un. Grâce à son contrôle inébranlable sur sa voix tremblante, elle parvient à transmettre autorité et regret en même temps.

6 – Tomorrow’s Calling

On poursuit notre remontéee des meilleures chansons de Marianne Faithfull avec Tomorrow’s Calling. La voix de Faithfull, capable à ce stade de lancer un trille tremblant sans sourciller, passe de l’introspection à la séduction des sirènes sur ce morceau séduisant de folk-pop éthéré :

« Silver petals of porcelain rose/ Cobwebs of filigree/ Where I get them from nobody knows/ No one but you can see ».

Sur Broken English (1979), elle chantera une « Witches’ Song », mais c’est avec ce joyau de 1966 qu’elle a commencé à rassembler les ingrédients nécessaires à ce chaudron enivrant.

5 – Why’d Ya Do It ?

Broken English est une album sombre et déchirante, mais la dernière chanson – « Why’d Ya Do It » – fait ressembler la plupart des chansons de rupture à du Kidz Bop. Après que Faithfull a convaincu le poète anglais Heathcote Williams de la laisser transformer sa diatribe lyrique contre un partenaire infidèle en une odyssée new-wave époustouflante détaillant la fureur écumante d’un amant trahi, elle s’est plongée dans le matériau avec délectation.

4 – As Tears Go By

Le premier single de Faithfull – écrit par Jagger, Richards et leur manager Andrew Loog Oldham – est malheureusement son enregistrement le plus connu en Amérique. Ce n’est pas parce qu’il est mauvais – en fait, c’est un morceau essentiel de folk-pop des années 60 qu’elle a fait passer d’une production banale à une sublimité mélancolique – mais simplement parce qu’elle a atteint des sommets plus élevés. En fait, elle a même fait mieux avec cette chanson, comme sur le réenregistrement de 1987 pour son album Strange Weather.

Plus de 20 ans après que cette chanson l’a propulsée vers la gloire, Faithfull troque le soprano immaculé de l’original pour une interprétation douloureusement sincère, imbibée d’alcool, qui raconte simplement l’histoire au lieu de la vendre. Parfaitement complétée par la production spacieuse de Hal Willner, c’est la version à laquelle il faut revenir.

Et le podium est…

3 – Sister Morphine

Coécrite par Faithfull et Jagger/Richards (bien qu’elle ait dû se battre pour qu’elle soit créditée ainsi), sa version de 1969 précède de deux ans celle qu’ils ont placée sur Sticky Fingers – et même s’il s’agit de l’un de leurs meilleurs albums, sa version (qui met en vedette Jagger à l’acoustique et Charlie Watts à la batterie) les surpasse facilement.

Le titre « Why does the darkness have no face » sonne un peu comme un reliquat pseudo-poétique des années 60 quand Mick le chante, mais dans le contexte de l’interprétation déchirante de Faithfull, on dirait un junkie de la rue avec un penchant intellectuel (pensez à William S. Burroughs) plaidant/connaissant son chemin jusqu’à la dernière dose.

Peu d’artistes ont réussi à transmettre le désespoir de l’anéantissement de la dépendance comme elle l’a fait sur cet enregistrement. Bienvenue sur le podium des meilleures chansons de Marianne Faithfull.

2 – Ballade de Lucy Jordan est l’une des meilleures chansons de Marianne Faithfull

Dans l’étonnante interprétation de Faithfull de cette composition de Shel Silverstein de 1974 (oui, le gars de The Giving Tree), sa voix prend une tournure de désespoir empathique tandis que des synthés hésitants et transitoires soulignent la dépression nerveuse de la femme au foyer désillusionnée en question.

La plupart des survivants des années 60 se sont mis dans l’embarras lorsqu’ils ont flirté avec la new wave ; Faithfull, elle, ne s’est pas contentée de s’adapter – elle a fixé une nouvelle barre de profondeur et d’inventivité que peu de praticiens du genre naissant allaient atteindre. L’une des chansons le splus connues de Marianne Faithfull.

1 – Broken English

On place évidemment Broken English en tête de notre top 10 des meilleures chansons de Marianne Faithfull. Les premières notes du chef-d’œuvre inattendu de Faithfull sont presque trop parfaites : des synthés gazouillants « who me ? » qui sont rapidement écrasés par une ligne de basse implacable qui met en place la protestation épuisée et énervée de Faithfull non seulement contre la guerre froide, mais aussi contre toute la tendance humaine à se battre, à comploter, à conquérir et à surpasser les autres.

Il existe d’innombrables chansons anti-guerre, dont beaucoup sont profondément sincères, mais peu sont aussi brutalement dédaigneuses que celle-ci : « Cold lonely, Puritan/ What are you fighting for?/ It’s not my security ». De même, sa voix ne s’embarrasse pas des accents de deuil familiers à la plupart des chanteurs contestataires – son débit sec et ferme suscite davantage l’exaspération à l’égard de l’ensemble de l’entreprise humaine qu’un désir de la réformer.

Et pourtant, « Broken English » n’est pas un drapeau blanc sur la vie – c’est un banger discret qui souligne le fait que pour commencer à regarder les étoiles, il faut se rendre compte qu’on est coincé dans le caniveau.

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